H’omer :Zeev est né à Odessa en 1880. Contrairement à tant d'autres, il n'a pas grandi dans une atmosphère juive, traditionnelle mais néanmoins dans l'amour de la langue hébraïque. Odessa en effet, était alors avec Vilna et Varsovie, un des centres d'épanouissement de la littérature hébraïque moderne. En 1898, il part à Rome et en Italie. Rentré à Odessa, il se signale dans les revues littéraires russes par son talent élégant. Il signe de son pseudonyme "Altalena".
En 1903, c'est la nouvelle vague de pogromes. Le jeune Zeev (Vladimir) n'hésite plus, il se lance dans l'action sioniste. Il rejoint la rédaction du bulletin sioniste russe Razsviet, et ses articles sont une révélation en raison de leur éloquence polémique. Au 6e Congrès Sioniste, avec Ussishkin et Borokhov, c'est le front des anti-ougandistes : l'Etat juif ne peut se réaliser qu'en Terre d'Israël et non pas dans un territoire d'Afrique.
En 1914-1918, pendant la 1ère Guerre Mondiale, il entrevoit la défaite turque. Avec Yossef Trumpeldor et Pinhas Rutenberg, il essaie de créer la Légion Juive qui finit par être constituée et où il s'enrôle comme simple soldat, puis est vite nommé lieutenant. Il se distingue dans la conquête d'Es-Salt en Transjordanie (1917). En 1920, il est à la tête de l'auto-défense à Jérusalem, lors des troubles entre Arabes et Juifs. Les Anglais considèrent que son action outrepasse ce qui est admissible à leurs yeux et ils le condamnent à 15 ans de forteresse à Acco, ce qui soulève l'indignation de tous. Ainsi, il est libéré la même année.
Il participe alors à la direction sioniste comme allié de Weizmann, mais en 1923, il s'écarte, indigné par le fait que les Britanniques aient cédé, en 1922, la Transjordanie à l'émir Abdallah Ibn Hussein, le grand père du roi Hussein d'aujourd'hui. Il s'insurge contre le fait que la direction sioniste s'est inclinée devant cette décision britannique. Il crée, en 1925, le Parti Révisionniste et entre en lutte ouverte contre le mouvement ouvrier.
A Paris (1925)
L'assassinat toujours resté mystérieux du dirigeant sioniste socialiste Haïm Arlozoroff en 1933, que beaucoup considèrent comme un attentat politique révisionniste, crée une atmosphère insoutenable au sein du Mouvement sioniste. En 1936-1939, ce sont les troubles qui ensanglantent la Palestine britannique. La Hagana résiste et protège, mais Jabotinsky exige "une opposition active et agressive contre les groupes armés arabes". Il crée alors l'Irgoun Tzevai Leoumi ("Organisation Militaire Nationale") qui se détache entièrement de la Hagana.
La guerre de 1939-1945 le prend au dépourvu. Il ne peut plus aller voir les masses juives de Pologne occupée aussitôt par les nazis. Il voudrait créer une armée juive, mais il meurt subitement à New York en 1940. En 1964, il est inhumé au Mont Herzl.
Contrairement à ce qu'on en a dit, Jabotinsky n'avait envers les Arabes ni haine, ni mépris. Il comprenait avec la plus grande lucidité qu'un sentiment national puisse les animer, mais pensait qu'il fallait les amener à accepter notre présence dans la région comme un fait inéluctable et c'est pourquoi il exigeait le recours à la force. Le parti Hérouth (au sein du Likoud) et ses chefs considèrent Jabotinsky comme leur maître spirituel. L'image de Jabotinsky qui reste, c'est celle du chef incontesté du sionisme nationaliste.
Source : Voir Israël, vivre Israël, Eliahou Eilon, Département Jeunesse et Hehaloutz, 1984.
Stats:
Viewed: 3148
Downloaded: 1278
Did you download this file and do you have something to share?
This is the place!