La Tsedaka
Type de ressource: peoula (activite) dans: French
Ans 8 - 14
Taille du groupe 5 - 20
Temps estime: 60 minutes
Message à transmettre : La Tsedaka est à la portée de tous. Chacun d’entre nous doit se sentir responsable de la communauté entière et ressentir le besoin de donner la Tsedaka.
La Tsedaka
H’omer :
Bien que le mot tsedaka soit couramment rendu en français par "aumône", le mot signifie en réalité "justice" ou "droiture". De fait, les versets appelant à la Tsedaka s'inscrivent dans un contexte bien plus profond que la simple entraide. La Mitsva la plus célèbre concernant la Tsedaka est le paiement du Maaser : 1/10ème de notre salaire sera donné aux pauvres.
Il est écrit dans Devarim 15:7-8 : « S'il y a chez toi quelque indigent d'entre tes frères, dans l'une de tes portes, au pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'endurciras point ton cœur et tu ne fermeras point ta main devant ton frère indigent. Mais tu lui ouvriras ta main, et tu lui prêteras de quoi pourvoir à ses besoins. »
Il est rapporté plus tôt dans le Sefer Vayikra, 19:9-10 : « Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne, et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Éternel, ton Dieu. »
Ce chapitre explique que nous nous devons d'être saint comme D. est Saint.
Le judaïsme enseigne que Dieu est l'ultime propriétaire, l'homme n'étant qu'un locataire temporaire ou un serviteur sur le sol qu’H’ lui donné. Les biens que cette terre produit sont redevables à l'Eternel, qui décide de partager les ressources entre riches et pauvres. De plus dans le passage de Vayikra cité, la nourriture est laissée à l'abandon, de sorte que le pauvre puisse conserver sa dignité en récoltant ce que Dieu veut lui donner, plutôt que d'être contraint à mendier auprès des riches ce qu'ils veulent bien lui laisser. (Cf. Meguila Ruth)
La conception juive de la tsedaka diffère donc de la charité au sens commun, car celle-ci est le fait de la décision et de l'humeur des donateurs, alors que la tsedaka est une obligation donnée par Dieu à tous les Juifs indépendamment de leur statut financier ou de leur volonté de donner (bien qu'il soit préférable de vouloir donner, comme nous allons le voir.
La tsedaka est, avec la teshouva et la tefilah, l'un des trois actes permettant d'obtenir le pardon pour les péchés.
Pirkei Avot rapporte à ce sujet trois choses :
« La tsedaka sauve de la mort »
« La Tsedaka peut s’évaluer contre toutes les autres mitswot »
« Beaucoup de Tsedaka, beaucoup de paix. »
Dans son Mishné Torah, Maïmonide distingue huit niveaux de Tsedaka, selon la proximité entre le donateur et celui qui reçoit le don, que le don soit connu publiquement ou anonyme, qu'il soit fait de façon spontanée ou sollicitée, qu'il réponde partiellement aux besoins du pauvre ou qu'il lui permette l'autonomie :
1° La charité préventive : donner du travail à une personne pauvre (ou lui avancer les fonds pour démarrer une affaire) de façon à ce qu'il ne dépende pas de la charité, étant donné qu'on est soi-même indépendant d'elle. Maïmonide résume par sa célèbre sentence : « Donne un poisson à un homme, il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie. » (divisée en 4 parties) :
- Donner du travail à une personne pauvre.
- Etablir un partenariat avec lui (ceci est considéré comme inférieur, car le bénéficiaire de cette charité pourrait avoir l'impression qu'il n'y participe pas assez).
- Faire un prêt.
- Faire un don.
2° Donner la tsedaka anonymement à un récipiendaire inconnu.
3°Donner la tsedaka anonymement à un récipiendaire connu.
4° Donner la tsedaka publiquement à un récipiendaire inconnu.
5° Donner la tsedaka avant qu'on ne la demande.
6° Donner la tsedaka de façon adéquate après qu'on l'ait demandée.
7° Donner de son plein gré, mais inadéquatement (trop peu).
8° Donner contre son gré.
Le principe de la tsedaka est assez inhérent au judaïsme.
D'une part, Dieu Est Juste, Généreux et Miséricordieux. Sa Justice est Sa générosité est SA miséricorde. Il est donc juste d'être généreux.
La tsedaka étant si importante aux yeux du judaïsme, elle est souvent associée à ses grands moments et manifestations:
- un jour de mariage juif, la tsedaka symbolise le caractère Kodesh du jour.
- lors de la fête de Pessah, les pauvres sont invités à la table du Seder.
- lors de la fête de Pourim, il est prescrit à toute personne juive d'offrir de la nourriture (l'équivalent d'un plat) à au moins deux personnes pour accroître la joie de ce moment heureux du calendrier juif.
Petite histoire qui est arrivée à une fille qui habite à Jerusalem, et qui fait partie du mouvement de jeunesse Ezra :
Cette fille est née dans la famille la plus riche de Jerusalem, bli aïn ara. Pour sa Bat Mitswa, ses parents l’ont convoqué afin de lui expliquer le budget de la fête grandiose qu’ils allaient organiser. Une belle fête, dans une grande salle, avec tous ses amis de son mouvement de jeunesse, un traiteur et un orchestre de luxe, la fille était enchantée. Trois jours plus tard, la fille vint voir ses parents et leur annonça « Je refuse de faire cette fête qui va coûter très cher, je veux donner cet argent à des gens qui en ont besoin… » Avec cet argent, l’association One Family fut fondée. C’est grâce à cette jeune fille qu’une association pour le secours des victimes de la terreur en Israël fut créée. C’est une leçon de morale pour nous tous, une jeune fille de 13 ans a su comprendre ses priorités et a fait preuve d’une grandeur d’âme exceptionnelle.
Message à transmettre : La Tsedaka est à la portée de tous. Chacun d’entre nous doit se sentir responsable de la communauté entière et ressentir le besoin de donner la Tsedaka.
Idée de Péoula :
Faire ressentir la valeur de l’argent :
Organiser un « juste prix » : une personne estime le prix d’un objet dont on montre la photo, par exemple, le madri’h présente la photo d’un fer à repasser, un h’ani’h estime « 60 euros », le h’ani’h contre lequel il « se bat » doit dire « plus » ou « moins ».
On se demande si on achète des gadgets ou bien si on donne l’argent à des pauvres, que faire de l’argent, peut on en profiter malgré tous les pauvres qui existent et qui sont malheureux ? Doit on s’arrêter au Maaser si l’on peut donner plus ?
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